Saturday Afternoon Depression

Samedi 5 décembre, 11h30, j’émerge. Mal la gueule. Pourtant la soirée n’a pas été particulièrement éthylique, ni même trop tardive, mais il gèle à Nancy en décembre et je me sens pris d’une flemme de tous les diables. Une fois le décollage des paupières l’une de l’autre réussi, allumage d’ordinateur (non je ne suis pas un geek, c’est juste que le notebook c’est très pratique et ça dort sur ta table de nuit).  J’envoie du son, (« The Lock Up » de Hint si tu veux savoir) et je vais chasser un truc à bouffer. Cool, il reste des gaufres d’hier. Elles ont à moitié séché et la Chantilly commence à avoir un goût de beurre, mais honnêtement à cette heure là tu t’en cognes, et quand tu as tout fait toi-même avec amour la veille tu prends sur toi. Puis retour dans mon pieu. Je vais faire un tour sur Facebook, Tweete une paire de conneries, vais sur mon tableau de bord checker le #kikimeter, et me mate le Californication de la semaine dernière que j’avais loupé. Sans que je m’en rende compte, il est déjà 13H30. Je me décide donc à me secouer pour aller me faire à bouffer. Une fois mon riz et mon poisson pané cuits (ben quoi? Ça va, je suis étudiant…), je vais me poser devant la boite à troubadours avec mon assiette et entame le zapping.

Derche, la télé le samedi à 14h c’est du lourd:

• TF1: La forêt en feu. Chouette, le film catastrophe pourri du samedi aprèm’. Ça pourrait s’appeler L’avalanche de la montagne ou Le raz de marée de la plage que ça ne changerait pas grand chose (louons au passage le talent des traducteurs de titres qui ont apparemment un boulot super compliqué). Je vous la fais: en gros, un connard musculeux va sauver tout un village et une scientifique blonde d’une catastrophe naturelle super-grave-qui-fout-trop-la-pression (et va accessoirement prendre la blonde en levrette ensuite). Des fois c’est même le monde qui est sauvé… Désolé, déjà vu. Pis même quand c’est avec Tommy Lee Jones c’est bidon, alors avec Scott Foley a.k.a. Mr Bouch’trou… Next!

• France 2: Le Téléthon. Sujet brûlant s’il en est. On connait tous le foin qu’a fait le Téléthon ces derniers jours, alors n’entrons pas dans la polémique. Bien, pas bien, blablabla, on s’en fout. Honnètement, le Téléthon pourrait me permettre de sauver le monde et de me taper Anne Hathaway (oui, je suis fou amoureux de cette femme), je n’en penserais pas moins que c’est l’émission la plus insupportable à regarder au monde. Surtout que cette petite fouine m’a fait l’affront de m’assener par surprise un live de Magic System en pleine tronche, moi qui n’avait rien demandé à personne si ce n’est de pouvoir savourer tranquillement mes tartines de cholestérol…  J’ai zappé en moins de 2 secondes vous imaginez bien, et je m’aperçois que j’ai bien fait car, en vérifiant qui présentait cette édition, mes plus grandes craintes ont été confirmées: SOPHIE DAVANT! Seigneur, si jamais je devais te demander une seule manifestation réelle, ce serait celle de faire se rendre compte au public français que cette femme est vraiment con comme un boulon. Je n’en peux plus de voir cette infatigable idiote pouffer devant chaque objet à l’apparence phallique (même si ce n’est que dans « Le Zapping », je vous rassure hein, au cas où…). Sophie Davant est une offense à toutes les blondes de la terre tant elle entretient le cliché de la cruchasse. Mais je m’égare… Tout ça pour dire que elle + Courbet + Sébastien « Carambar » Folin, ça aurait été beaucoup trop pour mon pauvre cerveau encore embrumé. NEXT!!!

• France 3: Les Grands du Rire. Emission que l’on pourrait rebaptiser « La Secte des Adorateurs de Coluche », « La Sainte Eglise de Thierry Le Luron », ou encore « Recycling Unit For Annoying TV Has-Beens and Untalented Standup Comics ». Mais alors celle là c’est la totale, tous les ingrédients y sont réunis pour que vous vous mettiez une balle. Premièrement, Yves Lecoq, l’imitateur rance qui est décidément insupportable lorsqu’il n’est pas derrière  une marionnette. Honnêtement je l’aimais bien Yves avant, mais c’était avant, quand j’étais gosse et que je lisais son bouquin de blagues (dont la moitié avait été piquée à Jean Roucas d’ailleurs). Aujourd’hui, le voir essayer de vendre des fenêtres déguisé en Geneviève de Fontenay à eu raison de ma patience. Ensuite vient Karen Chéryl, que j’aime appeler « Half GMILF ». Ben ouais, on sait pas vraiment où elle en est Isabelle (parce que c’est ça son vrai nom à la franchouillarde). Elle fait à peu près le même effet que le travelo qui est posté(e ?) en haut de la Rue Jeanne d’Arc, la Rue St Denis Nancéienne: au premier coup d’oeil, ça fait « Hmmm… », et pis ensuite on réfléchit. Là en l’occurrence, on se rappelle que malgré ses faux airs de quadra cochonne elle approche des 60 ans, et qu’elle est sûrement radioactive avec tout le Botox qu’elle s’est fait injecter. Et il y a aussi le fait qu’elle ait chanté tout ça (ce qui, en soi, devrait constituer un véritable appel à l’opprobre). Enfin, on vous achève avec Henri-Jean Servat, qui représente vraiment TOUT ce que je déteste à la télé:  le mélange de snobisme et de beauferie, l’obséquiosité, le petit-peoplisme, et les moustaches mal portées. Rajoutez à cela un florilège d’humoristes qui n’ont jamais fait plus de 32 spectateurs pour intervenir entre des sketchs qui n’ont jamais moins de 30 ans, et vous avez la recette idéale de la rupture d’anévrisme. C’est donc avec le souffle court et les mains tremblantes que je dirige mon pouce droit vers le « + » de ma télécommande. Next…

• Canal+: Intérieur sport. Ben là ça aurait pu  aller, c’était le Top 14. Sauf que Canal, ben j’ai pas… Neeeeeeeeext…

• France 5: Spermatozoïdes, que le meilleur gagne! Oui, pourquoi pas. Là c’est juste un mauvais timing, rien de mieux qu’un cours sur la reproduction pendant le repas. Désolé les mecs. Je vous souhaite bonne chance et tout hein, c’est pas ça, mais vous comprenez, j’aimerais pouvoir savourer ce que je mange. Si je peux juste vous donner un conseil ce serait simplement de bien vérifier vos papiers parce qu’au point où en est arrivé Tatayet, il serait capable de carrer un A320 à votre mère pour être sûr que vous êtes bien rentrés chez vous. Next.

• M6: 66 Minutes. Non. Mais là c’est juste non. Enfin, j’ai quand même essayé de voir quel était le sujet, par principe: « La pédophilie sur internet ». Suis-je bête… C’était soit ça, soit les étudiantes qui se prostituent, soit les crackés de la Goutte d’Or de toute façon. C’est une question d’éthique, mais normalement quand on t’annonce « C’est un reportage de Patrick Pied et d’Adeline Potiron, pour Dramatik Entertainment », ben tu zappe. A partir du moment ou un reportage est commandé par une boite de prod’ et pas par une « vraie » agence de presse, t’es censé savoir qu’il y a un moment ou ça va partir en couille. Le pire, c’est que ces enfoirés ont presque réussi à me pourrir « Noctuary » de Bonobo (Que Votre Nom Soit Sanctifié) en la foutant en fond sur une arrestation d’un vieux pervers.

Je termine donc mon assiette et la pose sur ma table basse. Je ramasse les grains de riz qui se sont échappés, essuie l’anneau laissé par mon verre d’eau, et pose délicatement ma fourchette et mon couteau. Puis je me lève, me positionne au milieu du salon, et passe un noeud coulant autour de mon cou.

Quelqu’un aurait-il la gentillesse de pousser le tabouret sur lequel je me tiens?